La Sainte Famille que nous célébrons aujourd’hui, c’est un homme et une femme qui ont un enfant. Ce qui est curieux, c’est que cela ne ressemble pas, d’abord, à une famille classique. Cela ressemblerait plutôt à une famille recomposée qui sort de l’ordinaire tellement elle a connu d’épreuves.

Voyons quelques exemples. Au départ, Marie et Joseph, fiancés, ont le projet de se marier. Soudain, un premier contretemps : Marie est enceinte sous l’action de l’Esprit Saint. Voilà les rêves du futur couple qui s’envolent. Pourtant, Joseph est invité en songe à ne pas renoncer à ce mariage. L’ange lui dit de donner lui-même à cet enfant son nom : Jésus. Ainsi, il affirmera et légitimera sa paternité.

On voit aussi qu’après sa naissance, l’enfant est victime de l’hostilité des puissants de ce monde. La famille est obligée de fuir en Égypte. Une occasion de prier pour toutes les familles exilées, réfugiées, déplacées, victimes de toutes sortes de rivalités ! À son retour, cette famille est invitée à s’installer dans une autre ville. Quand l’enfant sera présenté au temple, un vieillard, Siméon, qui a accueilli la famille, dira à sa mère des paroles pas très gratifiantes : « Un glaive te transpercera l’âme. » (Lc 2,35)

Et l’évangile que nous entendons aujourd’hui parle de la disparition de l’enfant lorsqu’il a douze ans. On dirait aujourd’hui sa fugue et on penserait à une crise d’adolescence. Il est resté à Jérusalem, sans rien dire à ses parents. Ceux-ci sont inquiets et partent à sa recherche. Lorsqu’ils le retrouvent, c’est une joie de courte durée et l’on assiste à un dialogue de sourds. La mère dit à son fils : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! » Écoutez la réponse : « C’est chez mon père que je dois être… » Mettez-vous à la place de Joseph ! Enfin, pour donner un dernier exemple sur cette famille un peu particulière : que dire d’une mère qui voit son enfant mourir à 33 ans d’une mort atroce ?

Alors, frères et sœurs, qu’est ce qui fait qu’une telle famille nous est présentée comme sainte ? Sans doute deux raisons : d’abord, parce que de celle-ci un Sauveur nous est né, mais aussi parce qu’elle est proche de chaque famille. Elle a donc quelque chose à nous dire ! Dans les joies comme dans les peines, chacun des membres s’est ajusté à la volonté de Dieu. Au Mont des oliviers, c’est le fils qui exprimera une attitude qui est commune aux trois : « Père, que ta volonté soit faite et non la mienne. »

En consentant à la volonté de Dieu, Marie et Joseph ont eu le plus grand privilège : être les parents de Dieu qui s’est fait l’un de nous pour nous sauver. Peut-on rêver mieux ? Ils ont été fidèles à leur mission de parents soucieux de l’avenir de leur enfant. Jésus a bénéficié de la tendresse paternelle et maternelle. Ses parents lui ont transmis les vraies valeurs de la tradition de leurs pères. L’évangile précise qu’il leur était soumis et grandissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes.

Quand on demande à certains parents d’éduquer leur enfant dans la foi, certains répondent : il choisira lui-même. A-t-il choisi de naître ? Pour faire le choix, il faut une certaine connaissance ; il faut que l’envie ait été donnée ; il faut avoir été guidé parmi des alternatives. La famille est la base de la société. La plupart des drames que nous découvrons au quotidien sont le fruit amer d’un échec le plus souvent familial, avant d’être dû à l’École ou à l’État. En cette année de la foi, familles, soyons des passeurs de la foi. Comme on aime le faire ici, dans le sud-ouest de la France, mettons-nous à l’école du rugby. Si la balle n’est pas donnée, elle est perdue. C’est ainsi que nous pouvons enfanter des témoins du Sauveur pour nos familles, nos pays, notre Église et notre monde. Amen.

Références bibliques : 1 S 1, 20-22.24-28 ; Ps 83 ; 1 Jn 3, 1-2.21-24 ; Lc 2, 41-52

Référence des chants : Liste des chants de la messe 30 12 2012 à La Sauve

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