Comme il va bien, cet évangile, pour la Journée mondiale du refus de la misère ! La veuve, dans l’Evangile comme dans toute la Bible, est le symbole même de la misère. Mais Jésus nous décrit la misère des misères. La misère des misères, c’est lorsqu’à la misère s’ajoute l’injustice. Combien de personnes, combien de peuples même, se retrouvent dans cette parabole de Jésus : quand le puissant reste sourd aux appels du faible, quand il y a une justice pour les riches et une justice pour les pauvres. Or, le face à face entre cette femme maltraitée et ce juge sans cœur tourne à l’avantage de la veuve. Pourquoi ? Elle a gagné, dit Jésus, parce qu’elle y a cru.

Alors, nous dit-il : « Est-ce que vous croyez que Dieu est plus injuste que cet homme ? Est-ce que vous avez encore la foi en la justice de Dieu ? Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » A la suite de toute la révélation biblique, Jésus nous invite à croire qu’il y a une justice, parce que Dieu juge avec justice, qu’il rabaisse les orgueilleux et élève les humbles. « Heureux vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous. Malheureux vous les riches, car vous avez ici votre consolation. » Mais qu’est-ce que la justice du Royaume par rapport à la justice d’ici-bas ? Faut-il attendre d’être au ciel pour voir la justice se réaliser ? Non, c’est ici et maintenant déjà que Dieu veut établir sa justice. Jésus, le Fils de Dieu, est venu incarner dans notre monde la justice de Dieu. Il a ouvert les yeux des aveugles, relevé les blessés de la vie, libéré les hommes de leurs esclavages intérieurs, il a pardonné à la femme adultère et au bon larron, parce que la justice de Dieu c’est sa miséricorde.

Jésus est venu il y a 2000 ans. Mais il agit encore ici et maintenant. Il agit pour donner ou redonner à chacun sa dignité, car en lui nous sommes tous également des fils et filles de Dieu. Il vient supprimer tous les murs entre les hommes : le mur de l’argent, le mur de la peur de l’autre, le mur de la haine de l’autre. Par son Esprit il nous donne une vraie liberté, la liberté des enfants de Dieu. Par son Esprit il nous rend frères, une fraternité qui prend sa source dans le Père, le créateur de tous les hommes, ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas. Jésus agit par son Eglise. jusqu’à la fin des temps elle doit être le signe de la présence de Dieu aux hommes, de son amour qui remet debout et qui fait revivre. « Proclame la Parole, dit Paul à Timothée, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal et encourage ». Les chrétiens se doivent d’être la bouche de Jésus, mais aussi ses mains pour établir dans ce monde la justice selon l’Evangile, et pour annoncer le monde nouveau, où s’accomplira pleinement le Royaume de justice.

Elle est à rechercher dès maintenant, la justice. Mais elle est au-delà de nos forces. Alors, s’il faut agir, il faut aussi prier. Prier sans relâche, dit Jésus, sans se décourager. Parce que prier, c’est désirer cette justice. Et c’est y croire. Ne plus prier, c’est ne plus espérer. Mais il est vrai que la force peut nous manquer, même pour prier. Dans la première lecture on voit Moïse, qui est victorieux tant qu’il a les bras levés. S’il baisse les bras c’est fichu. Alors, ses deux compagnons le soutiennent. Quand quelqu’un baisse les bras, il lui faut des compagnons pour le soutenir. C’est ça l’Eglise que veut le Christ. Chacun doit pouvoir compter sur la foi de tous, sur l’espérance de tous, sur l’amitié de tous.

Alors, mes amis, soyons ces bras qui soutiennent, soyons cette voix qui dénonce l’injustice à temps et à contretemps, soyons cette femme qui obtient l’impossible par la seule force de sa foi.

Références bibliques : Ex 17, 8-13; Ps 120; 2 Tm 3, 14-4,2; Lc 18, 1-8

Référence des chants :

 

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