Sur les routes de Palestine, Jésus circule, entouré de ses disciples ou envahi par une foule de malades, venus solliciter une guérison. Ici, c’est un chef de synagogue, venu pour sa fille malade. Jésus manifeste la compassion d’un Dieu qui se soucie de l’homme : il lui parle, il l’avertit, il le guide. Et quand il tombe dans les pièges du mal, Dieu est toujours là pour l’en retirer, jusqu’à ouvrir son tombeau pour l’en faire sortir afin qu’il vive. Jésus a guéri des malades et ressuscité des morts, montrant que Dieu est source de guérison.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, nous habitons une des plus belles régions de France : quelle merveille que ces montagnes qui laissent émerger des pierres rangées en lignes, tantôt parallèles, tantôt pliées ou courbées, tantôt ciselées comme par un génie ! Des sources d’eau chaude jaillissent ci-et-là, amenant à la surface les forces telluriques. De nombreux vacanciers sillonnent nos routes, à la recherche du calme et du repos. Nous sommes entourés de nombreuses résidences secondaires, où les citadins reviennent souvent s’abreuver de l’air pur. La fraîcheur de nos lacs et des gorges du Verdon est un véritable délice. Ce n’est pas par hasard que la bergerie de Faucon s’y est installée. La nature ici crie : « guérison, guérison, guérison ! » Mais recourons-nous tous à cette guérison ?

Hélas non. Et pourtant, nous avons tous besoin de guérison, car nous sommes tous malades quelque part ! Passons les maladies physiques qui apparaissent à l’œil nu ; les plus redoutables sont les maladies morales. Ne sommes-nous pas malades dans nos désirs, quand nos soifs nous font ingurgiter des choses qui nous empoisonnent et nous détruisent ? Ne sommes-nous pas malades dans notre liberté, quand celle-ci nous conduit à ne faire que ce que nous voulons et non ce que nous devons ? De même, nous sommes malades dans notre foi quand nous faisons de Dieu un objet de consommation, que nous accusons facilement quand nous souffrons, ou auquel nous ne recourons que pour satisfaire nos besoins, n’allant à l’église que pour un baptême, un mariage ou un enterrement. Or, Dieu est bien au-delà de nos besoins. Il est la source de notre être tout entier, adorable et désirable pour ce qu’il est. Nous sommes malades dans nos rapports et nos relations lorsque celles-ci sont rythmées par nos intérêts personnels et notre égoïsme. C’est la même maladie, lorsque dans nos engagements, nous ne restons pas fidèles à la parole donnée, réfugiés derrière des masques du mensonge et des apparences.

Que faire ? Commençons d’abord par apprendre à débusquer nos maladies en nous laissant traverser par les rayons de la parole de Dieu : celui qui lit ou écoute, chaque jour, une parole de Dieu et la laisse descendre dans son cœur est prêt à détecter des foyers de turbulences dans sa vie. Ensuite, faisons le pas vers le thérapeute par excellence, Dieu. Dans son Fils, Jésus Christ, il est venu sauver et épanouir la vie. Dans nos maladies, prions et acceptons ce que le Christ nous propose comme chemin de guérison : se convertir, se soumettre à la volonté de Dieu, accueillir sa grâce à travers les sacrements et la prière de l’Église pour les malades. Enfin, dans la maladie, notre attention ne doit pas s’arrêter aux douleurs et aux larmes qu’elle nous arrache; nos maladies sont aussi des lieux où Dieu nous parle, un désert où il nous amène pour nous faire mûrir ; mais nous ne le sentirons qu’à condition de vivre nos maladies sans accuser Dieu et en lui faisant totalement confiance.

Mes frères et sœurs en Jésus Christ, ne ratons pas, dans nos maladies, ces moments particuliers et uniques du rendez-vous avec ce Dieu qui nous aime et veut nous guérir. Amen.

Références bibliques : Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 ; Ps. 29 ; 2 Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43

Référence des chants :

 

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