Frères et sœurs, Chers jeunes,

En ce premier dimanche de l’Avent, j’aimerais vous offrir trois étoiles qui pourront vous accompagner durant ces quatre semaines qui nous séparent de la fête de la Nativité.

Trois étoiles que vous ne trouverez pas sur les marchés de Noël, car je viens de les décrocher pour vous de l’Évangile que nous venons d’entendre. Trois étoiles que je souhaite voir scintiller au cœur de chacun de vous.

La première étoile que je vous offre est celle de l’espérance. Une étoile si délicate et discrète qu’elle se remarque à peine dans la grisaille quotidienne. Mais les chrétiens que nous sommes se doivent d’être des porteurs d’espérance, au milieu de nos contemporains.
Dans ce monde en panne d’espoir, il y a le visage de ces peuples entiers, amaigris par la faim, le regard vide de ceux qui connaissent la guerre, l’injustice et la récession. Plus proche de nous, dans notre banlieue, notre collège ou lycée, il y a le regard de ceux qui tendent la main, meurtris par le poids du chômage et de l’exclusion. Il y a les souffrances cachées de ceux qui vivent la rupture de la relation, de ceux qui ne se sentent pas aimés, de ceux qui vivent la peur de la maladie et de la solitude, l’inquiétude de l’avenir. Nous-mêmes ne sommes-nous pas parfois entravés par les soucis au point de ne plus savoir à qui se raccrocher ? Mais, c’est justement quand tout s’écroule que Jésus nous invite à « relever la tête, à nous redresser », à mettre un terme à la spirale de la désespérance. « L’homme vivant c’est l’homme debout. » Au-delà des tumultes et des bruits d’un monde désaccordé, il y a cette espérance de « justice qui germe » annoncée par le prophète Jérémie. Au-delà des signes de mort, se lèvent les prémices d’un renouveau.
Frères et sœurs, accueillez donc ma première étoile du nom d’espérance. Même si cette étoile reste vacillante et tremblotante, elle est une petite lueur dans nos obscurités.

La deuxième étoile que je vous remets, je l’ai baptisée : vigilance. Une étoile curieuse qui n’est pas à confondre avec notre besoin de sécurité en tout genre. Le chrétien est celui qui veille aux besoins de notre monde. Il est celui qui intervient pour ses frères, avant qu’il ne soit trop tard. L’Évangile nous demande de tirer la sonnette d’alarme, lorsque les libertés fondamentales de l’homme sont menacées, lorsque la dignité de l’être humain est remise en cause. Ce temps qui nous sépare de la fête de l’Incarnation nous invite aussi à être plus attentifs à notre voisin démuni, à veiller sur l’étranger. Il nous pousse à nous porter là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu.
Être un guetteur de l’aube nouvelle, c’est réveiller un monde assoupi dans ses certitudes, c’est quitter le ronron de ses habitudes pour le risque de l’aventure, c’est larguer les amarres, c’est consentir au dépassement de soi et y entraîner les autres.
Le veilleur des temps nouveaux est celui qui ose poser question à notre monde chloroformé par l’abondance et la morphine de l’autosatisfaction.
Frères et sœurs, recevez ma deuxième étoile : la vigilance. Elle vous invite à ne pas rester sourd à la détresse du monde et vous rappelle qu’un chrétien endormi est un chrétien mort.

Il me reste à poser délicatement dans votre main ma troisième étoile. Je lui ai donné le nom de persévérance. Elle pétille d’immortalité, mais elle est aussi capable de s’éteindre, en fonction de l’amour qui lui est donné. La foi en Christ, fait homme la nuit de Noël, conduit le chrétien à se compromettre dans une existence évangélique qui n’est ni confortable, ni tranquillisante.
À travers son humanité, Jésus nous invite à ouvrir les yeux sur tout un monde qui n’a ni beauté, ni éclat, pour attirer le regard : celui de tous les laissés-pour-compte de notre société. Il ne s’agit pas seulement de poser des gestes de générosité pour eux en ce temps propice au partage, mais aussi de les accompagner tout au long de l’année nouvelle, sans nous décourager et sans nous laisser entraîner dans la nuit de l’épuisement et de la lassitude.
Vous le savez bien, vous les jeunes qui vivez dans le zapping, persévérer dans la durée ce n’est pas facile. Continuez à être hypersensibles aux injustices, au non-respect des droits de l’homme, à la torture, à la faim dans le monde, ne vous démobilisez jamais. Contre vents et marées, au nom de l’Évangile tenez bon.
Chers jeunes, entretenez précieusement cette étoile de la persévérance. Elle vous permettra de vivre cette attente joyeuse du Seigneur, sans fléchir et de préparer vos cœurs à accueillir Emmanuel « Dieu avec nous ».

Frères et sœurs, chers amis, Je vous confie donc mes trois étoiles du nom d’espérance, de vigilance et de persévérance. Je vous invite à les semer dans vos milieux de vie. Puissent-elles pendant ces jours de fêtes illuminer votre cœur, éclairer l’année nouvelle qui est déjà à notre porte et scintiller de mille feux de douceur pour le plus grand bonheur de tous.

Amen

 

Références bibliques : Jr 33, 14-16; Ps.24; 1 Th 3, 12-4, 2; Lc 21, 25-28.34-36

Référence des chants :

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