Officier de cavalerie, explorateur, géographe, moine trappiste, ermite, prêtre, ethnologue... La vie de Charles de Foucauld est marquée par la rencontre avec l’altérité. C'est sur la base de cette constante aspiration à incarner la fraternité universelle, que Charles de Foucauld a été béatifié par le pape Benoît XVI en 2005 et qu’il sera canonisé le 15 mai 2022. Chaque 1er décembre, nous rendons ainsi hommage à ce chrétien remarquable qui a ouvert la voie au dialogue interreligieux.
 


Qui était Charles de Foucauld ?


Le vicomte Charles de Foucauld est né à Strasbourg en 1858. Orphelin à l’âge de six ans, il est élevé par son grand-père maternel. C'est pour faire plaisir à celui-ci qu’il intègre l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il devient officier de cavalerie à dix-huit ans. À sa mort, il démissionne de l’armée et part au Maroc. Comme il est difficile pour un Chrétien d’y entrer à cette époque, le jeune explorateur décide de se faire passer pour un juif. Pendant plus d’un an, il arpente les terres marocaines. Ses croquis et relevés scientifiques minutieux, publiés dans Reconnaissance au Maroc (1883-1884), lui valent l’attribution de la médaille d’or de la Société de géographie de Paris en 1885. Pendant son séjour dans le Sud marocain, il est bouleversé par la piété de musulmans qu’il rencontre et qui, dans ses mots, « vivent dans la continuelle présence de Dieu ». S’il est un temps séduit par l’islam, il revient rapidement aux sources de la religion de son enfance et rentre en France.



La conversion et la vie ascétique


Au cours de l’année 1886, il fréquente sa cousine Marie de Bondy, érudite et profondément croyante, qui le met en relation avec l’abbé Huvelin. Le 30 octobre 1886, il se rend à la paroisse Saint-Augustin pour se confesser auprès de l’abbé. Il reçoit la communion et la révélation lumineuse de la miséricorde divine.  Dès lors, il se découvre une vocation religieuse et prend pour modèle Jésus qui, d’après l’abbé, « a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir ».

La vie religieuse et spirituelle de Charles de Foucauld est marquée par la radicalité. Après un passage chez les trappistes en Ardèche, il part en Syrie à la Trappe d’Akbès. En quête de cette inaccessible dernière place de Jésus-Christ, il expérimente volontairement la vie ascétique. Il rejoint Nazareth en tant qu’ermite, où il dort à même le sol, au pied du couvent des Clarisses. Encouragé depuis un moment à prendre le sacerdoce, il revient en France et devient prêtre du diocèse de Viviers en 1901.
 


Charles de Foucauld, le « frère universel »


Juste après son ordination, Charles de Foucauld part dans le Sahara algérien et tente de fonder une fraternité à Béni-Abbès, sa première étape. Ressentant un appel pressant à évangéliser les plus éloignés de la foi catholique, il s’enfonce davantage dans le désert. En 1904, il part à la rencontre des Touaregs du Hoggar et installe son ermitage à Tamanrasset. Pour en apprendre davantage sur cette culture touarègue, et ayant en vue de traduire la Bible, il entame alors la rédaction d’un dictionnaire français-touareg.

Son apostolat est marqué par cette volonté d’être, comme le Christ, un bon pasteur universel. C’est une mission difficile dont il puise la force dans l’Eucharistie : « Demain, dix ans que je dis la Sainte Messe dans l'ermitage de Tamanrasset ! et pas un seul converti ! Il faut prier, travailler et patienter »[1] confie-t-il à sa cousine en 1915. Pourtant, face à la culture touarègue, il a saisi l’importance d’évangéliser autrement en s’immergeant dans la population et sa culture. Il veut y rayonner en tant que modèle vivant de la bonté de Jésus pour tout homme. Pour lui, chaque rencontre est une visitation : chaque homme est son frère. En cela, l’héritage spirituel de Charles de Foucauld est immense. En allant vers l’autre sans lui imposer sa culture, il a vécu, bien avant son temps, le dialogue interreligieux et interculturel.

Alors que le climat politique devient instable en Algérie, le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld meurt assassiné devant l’ermitage qu’il avait construit pour protéger les populations locales d’attaques éventuelles.



Quand sera canonisé Charles de Foucauld ?


Charles de Foucauld a été déclaré « bienheureux » par le pape Benoît XVI le 13 novembre 2005, près d’un siècle après le début de son procès en béatification. Crédité de plusieurs miracles, le frère universel, « pauvre parmi les pauvres », sera canonisé le 15 mai 2022 par le pape François.
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[1] Dans une lettre écrite à Marie de Bondy le 7 septembre 1915 - archives de la postulation