Le site de La Verpillière de l’établissement Sainte-Marie Lyon accueille la messe télévisée. Une belle opportunité pour l’école d’impliquer les élèves et de montrer les bienfaits de leur pédagogie, ainsi que ce lieu insolite.

Un établissement dévoué à Marie

Une messe diffusée dans un établissement scolaire ! Et c’est toute la communauté éducative et les élèves qui se mobilisent pour le projet. Le site de la Verpillière est situé non loin de Lyon dans le nord de l’Isère, il appartient à l’établissement d’enseignement catholique Sainte-Marie Lyon, sous tutelle des Pères Maristes, c’est-à-dire dévoué à sainte Marie. Le père Jean-Claude Colin, fondateur de la Congrégation, avait pour devise : « Avec les enfants, soyez ronds et carrés ». « Le carré symbolise l’exigence du travail bien fait, de la ponctualité, de l’assiduité. Le rond évoque l’attention portée à chacun des élèves. Ils apprennent à faire confiance aux adultes pour grandir, explique Jean-Baptiste Frondas, directeur du site qui accueille 1700 élèves de l’école maternelle au baccalauréat. « Nous incitons les élèves à suivre l’exemple de Marie, notre modèle. L’élève est ce qu’il est et nous l’accueillons tel qu’il est. Le rôle de l’école n’est pas de le formater mais de permettre son épanouissement. Nous offrons des conditions d’accueil, d’écoute, de bienveillance pour le faire grandir, l’accompagner. »

Et afin de présenter la candidature de leur établissement pour la messe télévisée, des élèves ont réalisé un film sur leur école et le site. Car l’architecture de ce lieu est singulière. Georges Adilon était l’architecte de tous les établissements des Maristes. Le directeur Jean-Baptiste Frondas explique : « Les bâtiments sont en béton, agrémentés de quatre matériaux : la terre, le chêne, le verre, l’inox. Les salles sont lumineuses et communiquent entre elles visuellement. Les élèves peuvent ainsi observer les autres, d’une salle à l’autre ; elles sont plus larges que longues pour que la distance entre les élèves et l’enseignant soit moindre. À l’intérieur, les fenêtres sont les mêmes mais l’encadrement diffère, les lignes ne sont jamais droites, les croix et même les poignées de porte sont toutes différentes. C’est la volonté de l’architecte : le béton apparent vise à faire oublier les bâtiments au profit des enfants et des professeurs, ce découpage est une invitation inconsciente à être différent. » Et comme il y a peu de couleurs et d’enduit, nul besoin de repeindre trop souvent, « c’est plus durable », confirme le directeur. 

Un cadre naturel

L’établissement bénéficie d’un cadre périurbain, entouré de nature. « Il n’est pas rare de voir des écureuils ou des espèces d’oiseaux comme des huppes fasciées, raconte Jean-Baptiste Frondas. J’ai même aperçu un jour un renard. L’élève peut ainsi s’évader quelques secondes pour regarder la nature. » 

Pour le directeur, le lieu est aussi à l’image des Maristes. « Simplicité, discrétion, humilité. » C’est le message que souhaitent faire passer les responsables qui œuvrent pour cette messe. « Nous voulons partager, être ensemble et mettre en avant les élèves qui cheminent dans leur vie chrétienne. On va les inviter à se lever pendant la messe Ainsi, nous montrerons que nous sommes un lieu de croissance intellectuel et affectif mais aussi spirituel. »

Implication des élèves

Les organisateurs ont souhaité impliquer les élèves dans la préparation mais aussi dans le déroulé de la messe. « Comme c’était la volonté de l’établissement, nous avons créé un bureau des élèves (BDE) composé d’élèves de terminale, répartis en différentes commissions : événementiel, pastorale…, précise le directeur. Ils organisent des actions, rendent service, s’impliquent dans la vie de l’école, notamment pour la journée de la fête patronale. Le BDE permet à des jeunes de toucher une première responsabilité. »

Les jumeaux Nathan et Hugo, 16 ans, élèves de terminale, font partie de la commission pastorale du BDE. « Nous sommes tellement fiers d’accueillir la messe télévisée et de participer à ce projet », explique Hugo. « Nous discutons des temps liturgiques de la messe avec Sœur Jessica, poursuit Nathan. D’ordinaire, ce sont les professeurs, les adultes qui organisent les activités, alors que là les élèves sont impliqués personnellement. » Et Hugo de compléter : « C’est bien de suivre un tel projet même l’année du baccalauréat car nous apprenons à concilier une vie scolaire et des engagements. C’est un bon entrainement avant les études supérieures pour apprendre à s’organiser, faire des compromis… »

La messe aura normalement lieu à l’extérieur sur la plateforme qui accueillait auparavant l’ancien couvent détruit. L’établissement a été racheté en 1975 aux Sœurs de Picpus et aménagé pour devenir une école par l’architecte Georges Adilon. Il a travaillé sur les établissements des Maristes et ensuite sa fille a pris le relais, jusqu’à récemment.

La messe aura lieu le 25 mai, mois de Marie. « Tout le monde est invité, les élèves mais aussi leurs familles, le personnel, s’enthousiasme sœur Jessica, impliquée dans la pastorale de l’établissement. Nous travaillons sur une messe qui touche les personnes derrière leur écran et montrant une spiritualité qui s’inspire de la figure discrète et confiante de Marie, et en même temps nous voulons montrer un peu de la réalité de notre école. C’est un gros projet pour nous. » 

Laure Salamon