Les représentants de l’administration Bush peuvent-ils être poursuivis pour « crimes de guerre » ? C’est à cette question, ouvertement débattue aux Etats-Unis depuis quelques mois, que tente de répondre Torture made in USA. Ce documentaire d’investigation, qui s’appuie sur des interviews exclusives de grands témoins et sur des archives filmées inédites des auditions parlementaires conduites entre 2004 et 2008, décortique la machine qui a conduit la « plus grande démocratie du monde » à utiliser massivement et systématiquement la torture en Afghanistan, à Guantanamo et en Irak.

On découvre que, dès le lendemain des attentats du 11 septembre, le vice-président Dick Cheney a piloté un programme secret, destiné à « légaliser » la torture, en totale violation des Conventions de Genève mais aussi de la Convention contre la torture (signée par les Etats-Unis) et des lois américaines.

On découvre aussi que, dès le début, l’administration Bush était parfaitement consciente que le fait de ne pas respecter les lois internationales et américaines pouvait la conduire devant les tribunaux, et que pour se protéger d ’ éventuelles poursuites, elle a eu recours à des juristes, proches de Dick Cheney et de Donald Rumsfeld, pour « justifier » par des arguments juridiques l’usage de la torture, dont la technique de la baignoire.

On découvre encore que pour couvrir ses troupes, le Pentagone a décidé de détourner un « programme d’entraînement » alors éminemment secret, baptisé Survival Evasion Resistance and Escape (SERE) et dirigé par des psychologues. On découvre, enfin, que le programme de torture a généré beaucoup de résistances au département d’Etat, mais aussi chez les chefs militaires, très attachés aux Conventions de Genève, et opposés à cette “conspiration criminelle”.

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