Prêtre missionnaire engagé aux Missions Etrangères de Paris, le père Christian Simmonet filma en 1955 ces incroyables images de l'exode des nord-vietnamiens.
"Il écrivait vers mars 1956 :…" Mon film "L'Exode du Nord Viêtnam" a été édité par le Secours Catholique, et sonorisé. Il est actuellement tiré à dix exemplaires et passe dans tous les coins de France. Deux firmes, américaine et allemande, sont en pourparlers en vue de faire établir des versions dans ces deux langues. La réaction des gens est, en général, bonne : "Nous avions lu tout cela dans la presse ; jamais nous n'avions imaginé chose pareille !" Je n'ai donc pas perdu mon temps…"  [Extrait de la nécrologie de Christian Simmonet (1912-2002) sur le site de l'Institut de recherche France-Asie]

Au terme de la guerre d’Indochine, le cessez-le-feu établi par la conférence de Genève de 1954 regroupa les forces belligérantes de part et d’autre du 17ème parallèle. En plus des soldats, plus de 800 000 individus, dont une majorité de catholiques, évacuèrent le Nord pour rejoindre la zone non-communiste dans le Sud. Les Accords de Genève prévoyaient que le nord du pays serait dirigé par les communistes du Viet-Minh et le sud par les nationalistes. Une zone maritime resterait libre jusqu'en mai 1955 pour permettre l'évacuation de l'armée franco-vietnamienne. Des habitants du nord rejoignirent alors le port d'Haïphong pour gagner Saïgon et le sud du pays à bord d'avions ou de bateaux de l'armée française et américaine.
En février 1955, il ne restait plus que 3 mois de délai avant l’abandon de la zone libre du Nord. « Un drame de portée mondiale se jouait ici. Fin mai 1955, près d’un million de nord-vietnamiens ont ainsi quitté leur pays, sachant que c’est la gêne et la guerre civile qui les attend dans le Sud."
Des camps de réfugiés s'improvisent à Haïphong comme à Saïgon. Il y a des riches mais surtout des pauvres. Des journalistes et des personnalités étrangères sont venus assister à ce gigantesque exode pour témoigner ou soutenir les exilés. Parmi ces derniers, certains construisent des villages en défrichant des morceaux de jungle et s'organisent avec l'aide de missionnaires.
Les commentaires sont à l'égal de ce qui se faisaient à l'époque et peuvent choquer nos oreilles contemporaines. Il reste que ce film est une précieuse archive de ce drame humain.

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