Le film prend comme prétexte et fil rouge la restauration de la Chapelle des Anges à Saint-Sulpice, dernière grande commande décorative réalisée par Eugène Delacroix. Douze années passées à lutter à la force du poignet contre la muraille pour que surgisse enfin des murs de l’église Saint-Sulpice ses trois oeuvres : deux fresques qui se font face La Lutte de Jacob avec l’Ange et Héliodore chassé du temple, toutes deux couronnées au plafond par Saint Michel terrassant le démon en toile marouflée.

Nous irons chercher dans les écrits laissés par Delacroix et dans le roman de Jean-Paul Kauffman La Lutte avec l’Ange, des indices, des jalons, pour comprendre, décrypter ce qui s’est joué là, pour le peintre et pour l’homme, dans une église. Derrière les traces immédiates et les couches picturales, apparaissent une vie de combat, un homme qui n’a cessé de s’interroger sur nos forces et nos faiblesses, la vulnérabilité de notre existence et de notre civilisation.

Mais Delacroix n’aurait-il pas à la fin de sa vie s’emparant d’un récit énigmatique de la Genèse, La Lutte de Jacob avec l’Ange, regardant au plus profond de lui-même, sublimé cette violence qui l’a accompagné ? Mettant en scène un combat ambigu, s’il cherche à nous émouvoir libérant totalement sa palette, il nous laisse libre de toute interprétation. La restauration de l’ensemble des peintures murales et leur inscription dans cette « Eglise théâtre » est un magnifique prétexte pour redécouvrir Delacroix et révéler l’essence de son âme.

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