Depuis l'apôtre saint Pierre, nombreux ont été les saints et bienheureux à porter ce nom : on en compte une bonne vingtaine !

Celui que nous fêtons aujourd'hui fut proclamé docteur de l'Eglise en 1821, mais il fut d'abord un enfant malheureux. Né à Ravenne dans une famille misérable, le petit Pierre est abandonné par sa mère à la mort de son père. Orphelin maltraité, il est sauvé par l'un de ses frères qui se nommait Damien. Désormais, en reconnaissance, il ajoutera ce nom au sien. Alors qu'il en était réduit à garder des cochons, il put, grâce à l'aide de son frère, commencer des études puis enseigner à Parme et à Ravenne. Entré à vingt-huit ans chez les religieux Camaldules (fondés par saint Romuald), il devient huit ans plus tard l'Abbé du couvent de Fonte-Avellano.

Sa réputation de sainteté gagne Rome : il est nommé, bien contre son gré cardinal et évêque d'Ostie, port de Rome, en 1057. A la Cour pontificale, il luttera de toutes ses forces contre le mal qui ronge l'intérieur même de l'Eglise. Il a le soutien du nouveau pape Grégoire VI. L'intransigeance morale de Pierre Damien se manifeste dans son écrit "Le livre de Gomorrhe". Le diagnostic est si percutant que de nombreux prélats visés obtiennent la mise à l'écart du réformateur. Rappelé à Rome par un nouveau pape, Etienne IX, Pierre Damien sera chargé de légations importantes en Italie, en France et en Allemagne. Il visite sans trêve évêchés et monastères et, sur place, porte avec énergie le fer dans la plaie.

Saint Pierre Damien fut un écrivain très productif. On a de lui plus de deux cents lettres, de nombreux sermons et poèmes ainsi que soixante opuscules de "Vies des saints". A la fin de sa vie de vrai pasteur, il revient vivre en simple moine en son monastère de Fonte Avellano où il entre dans la paix de son Seigneur le 22 février 1072.

L'étymologie de Damien vient du grec Damia, surnom de Cybèle, déesse de la fertilité.