Herbert vivait solitaire, dans la prière et la pénitence, sur l'île de Dervenwater dans le Cumberland en Angleterre. On peut être ermite et avoir une grande amitié ; tel était son cas. Il avait été disciple de l'évêque saint Cuthbert et était resté son meilleur ami. Chaque année, ils se rencontraient dans l'île de Fare. De la dernière fois, la tradition de leur amitié exemplaire rapporte ce dialogue ultime. Le maître dit à son disciple et ami : "Si tu as quelque chose à me demander, fais-le de suite car nous ne nous reverrons plus sur cette terre : Dieu m'a révélé que je vais mourir bientôt". Herbert fond en larmes et lui répond : "Je t'en supplie, emmène-moi avec toi au Ciel, si tu ne veux pas que je devienne le plus malheureux des hommes". Ils se mirent à invoquer le Maître de la vie et leur prière, assure-t-on, fut exaucée. Ils auraient rejoint ensemble leur Seigneur le même jour : le 20 mars 687.

On peut donc être ermite et fidèle en amitié. Nos meilleurs amis sont ceux qui prient pour nous et veillent sur nous dans la fidélité de la mémoire. Rendons grâce pour ces anges gardiens qui, par delà temps et distance, nous restent unis par la communion des saints, dans la solitude d'un monastère ou d'un hôpital.
C'est le printemps aujourd'hui ! Nous vous offrons ces vers de Marie Noël, poétesse d'Auxerre que l'on redécouvre comme l'une des plus grandes de notre époque : "La caresse de Dieu s'étend sur le monde : à mes pieds nus, dans les herbes en émoi, prête un pas large et pur, pour m'en aller vers Toi".

Herbert est un nom d'origine germanique, de heri : "brillant", et de berht : "armée.