Gaétan, juriste de formation, était devenu à Rome secrétaire du Pape Jules II, lequel était surtout un homme de guerre, soucieux de restaurer la puissance politique de l'Église. Très déçu par un tel comportement si opposé à l'Évangile, Gaétan quitte la Cour pontificale où son avenir était pourtant prometteur. Ce sont les pauvres qu'il préfère et qui l'attendent. Grand timide, il surmonte à force de prière ses appréhensions.

Il se met au service des orphelins, des incurables et des prisonniers : pour eux, il fonde l'Association de l'Amour divin. Heureusement, il a comme soutien un prêtre ami, Jean-Pierre Caraffa, lequel deviendra Pape sous le nom de Paul IV. Comme ce dernier était évêque de Théate, la congrégation que fonde Gaétan en 1523 sera appelée les Théatins : des clercs et des laïcs rassemblés par une vie sacramentelle intense et par l'amour fraternel, en priorité pour les pauvres et les petits. Mission providentielle, alors qu'à cette époque, Martin Luther stigmatisait les vices et le train de vie du Clergé. Avec d'autres, Gaétan fait partie de ceux qui, avant le concile de Trente, ont travaillé à la Réforme de l'Église en Italie, préservant le pays du Protestantisme.

Saint Gaétan avait mis l'accent dans son Institut sur l'idéal de consécration au Christ, spécialement par la prédication évangélique et le renouveau de la Liturgie. Recteur de paroisse à Vicence, son pays natal, il y déploya une vive ardeur apostolique. Il termine son "combat" à Naples le 7 août 1547 au milieu des pauvres, les préférés du Christ.

En Gaëtan, les mouvements caritatifs comme les Équipes de saint Vincent de Paul et le Secours catholique peuvent trouver un modèle toujours actuel. Gaëtan vient du latin gaietanus, qui signifie "habitant de la ville de Gaète", cité située dans le Latium pendant l'Antiquité romaine.