Saint patron des montagnards et exemple de dévouement, Pier Giorgio Frassati (1901-1925), laïc italien, sera canonisé lors du Jubilé des Jeunes qui aura à Rome, du 28 juillet au 3 août 2025.
Une figure inspirante pour la jeunesse ! C’est pour cette raison que le pape François a choisi de canoniser Pier Giorgio Frassati pendant le Jubilé des Jeunes à Rome à l’été 2025. Le jeune homme sportif, joyeux et dévoué a été béatifié le 20 mai 1990 par le pape Jean-Paul II.
Pier Giorgio Frassati est né le 6 avril 1901 à Turin en Italie, dans une famille bourgeoise du Piémont. Son père Alfredo, agnostique, est journaliste, fondateur de la Stampa, grand journal italien, et diplomate. La famille a d’ailleurs vécu quelques temps à Berlin car il avait été nommé ambassadeur là-bas. Sa mère Adelaïde, catholique mais peu pratiquante, est peintre. Il a aussi une petite sœur Luciana ayant moins de deux ans d’écart avec son grand-frère. Pier Giorgio n’est pas très bon à l’école, il poursuit ses études, avec difficultés, dans le génie mécanique à l’institut social des Pères Jésuites. Mais ses matières préférées sont la prière, l’Eucharistie et la charité. Il n’a d’ailleurs jamais obtenu son diplôme et avait choisi cette filière avec l’option minière pour être auprès des mineurs et des ouvriers. Car le soutien aux autres est vraiment sa raison d’être. Il s’engage dans de nombreuses œuvres : Conférence de Saint-Vincent, dès ses 17 ans, puis l’Action catholique, la Fédération universitaire catholique italienne (Fuci). Il aime rendre service aux amis, mais surtout aux plus pauvres et aux isolés. Il apporte de la nourriture, des vêtements, du charbon, mais aussi des soins et du réconfort. Il dépense tout l’argent que lui donne sa famille. Son père lui reproche d’ailleurs ses « vagabondages » sans comprendre pourquoi il traine dans des quartiers populaires. Pier Giorgio s’engage aussi en politique car il croit en une démocratie chrétienne. Mais face à la montée du fascisme, il préfère s’investir vers une paix européenne, avec l’association Pax Romana.
Spiritualité des Dominicains
En rencontrant le père Carl Sonnenschein, très investi envers les précaires, à Berlin, Pier Giorgio hésite à s’engager vers la prêtrise mais réalise qu’il n’a pas cette vocation. Au milieu des pauvres, plus que dans son milieu bourgeois d’origine, il se sent bien et a l’impression qu’il doit vivre l’Évangile de la sorte. Il découvre la spiritualité des Dominicains et s’engage à partir de 1922 comme tertiaire, c’est-à-dire le tiers-ordre pour les laïcs engagés. En hommage à Jérôme Savonarole, prédicateur mystérieux du XVe siècle, il se choisit le nom de « Frère Jérôme ». « La foi est la seule joie dont on puisse être payé dans ce monde. Chaque sacrifice ne vaut que pour elle », écrivait-il dans ses lettres publiées en 1925.
Fan d’alpinisme et passionné de montagne, il part souvent avec ses amis randonner ou pratiquer l’escalade. Sociable et boute-en-train, il a créé avec des amis la « compagnie des types louches », dans laquelle les « filous » comme ils s’appellent ont des surnoms. Lui est Robespierre. Leur grande amitié se fonde sur la prière et la foi. Pier Giorgio est surnommé « Fracassati » par ses amis, car il est joyeux et bruyant. « Tant que vous êtes jeune, profitez de la vie », était l’une de ses maximes préférées. Côté cœur, il rencontre Laura Hidalgo dont il tombe secrètement amoureux. Il ne lui révèlera jamais son amour car elle vient d’un milieu trop modeste pour ses parents. Il sait qu’ils n’accepteront jamais et préfèrent renoncer pour ne pas avoir un autre sujet de discorde. Car ses parents n’apprécient guère son mode de vie.
Le 30 juin 1925, après une visite à des nécessiteux, il ne se sent pas bien. Il a mal à la tête et n’a pas d’appétit. Mais comme sa grand-mère vient de mourir, la famille ne fait pas attention à son état. En quelques jours, il succombe à une poliomyélite aigüe infectieuse, le 4 juillet.
Une grande foule pour ses funérailles
Le 6 juillet, pour ses funérailles, une grande foule se presse, ce sont tous ceux qu’il a aidés. Son père Alfredo comprend alors qui il était vraiment. Marqué par l’action et le dévouement de son fils, Alfredo se convertit. Et cette conversion est considérée comme le premier miracle de Pier Giorgio Frassati. Ce qui lui vaudrait une béatification le 20 mai 1990 par Jean-Paul II. « En lui, l’Évangile devient solidarité et accueil, recherche attentive de la vérité et engagement exigeant pour la justice. La prière et la contemplation, le silence et la pratique des sacrements donnent substance et tonus à son apostolat multiple et toute l’existence, vivifiée par l’Esprit de Dieu, se transforme en aventure merveilleuse. Tout devient offrande et don, même la maladie, même la mort. Tel est son message et ainsi il continue à parler à tous, en particulier aux jeunes de notre temps », disait Jean-Paul II à cette occasion.
Un second miracle permettrait à Pier Giorgio Frassati de devenir saint, mais il n’a pas encore été révélé au grand public. Le jeune Italien est présenté comme le saint patron des montagnards et des sportifs en raison de sa passion pour les hauts sommets et érigé en exemple pour la jeunesse car mort jeune après un choix de vie décalé et engagé pour les plus pauvres.
ESCALADER : Histoire de Pier Giorgio Frassati
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