Le père Pichard, artisan d’une nouvelle évangélisation

Il y a 76 ans, en 1949, Le Jour du Seigneur voit le jour grâce à l’intuition visionnaire du père Raymond Pichard, dominicain passionné par l’audiovisuel. Son ambition ? Faire entrer la messe dans les foyers grâce à la télévision naissante. Le 25 décembre 1948 : pour la première fois, la messe de minuit est retransmise en direct depuis Notre-Dame de Paris. Ce moment historique, inédit à la télévision, marque un tournant en permettant aux fidèles, malades ou isolés, de vivre la liturgie depuis chez eux. Une nouvelle dimension dans l’évangélisation.

Un rendez-vous dominical, une aventure dominicaine

Le père Pichard ne se limite pas à la retransmission d’un office religieux. Il crée le Comité Français de Radio-Télévision en 1950. En 1954, l’émission prend pour nom Le Jour du Seigneur. L’ambition du père Pichard est plus large : il veut faire du Jour du Seigneur un espace de réflexion et de dialogue. Il enrichit l’émission de reportages, d’entretiens et de documentaires, illustrant la vie des croyants et les grands enjeux spirituels de l’époque. Son engagement pose les bases d’une télévision religieuse moderne et ouverte sur le monde. Face à ce succès, une diffusion régulière s’impose rapidement, faisant de la messe télévisée un rendez-vous incontournable du dimanche.

Le Jour du Seigneur, une aventure humaine et spirituelle

Au fil des ans, Le Jour du Seigneur ne s’est pas limitée à la simple retransmission de la messe dominicale. Très vite, elle s’est imposée comme un rendez-vous dominical incontournable, s’adaptant aux évolutions du paysage médiatique tout en restant fidèle à sa mission pastorale. Sa force réside dans son accessibilité et son ouverture à tous, croyants ou non, en témoignant des grandes transformations de l’Église et du monde à travers les décennies. L’émission explore les multiples visages de la foi en France et à travers le monde, en mettant en lumière des communautés variées, des petites paroisses rurales aux rassemblements internationaux. Ses documentaires et reportages donnent la parole à des témoins engagés, des religieux, des laïcs, mais aussi à des personnes en quête de sens. Guerres, patrimoine, Europe, intégration, handicap, fraternité : aucune des préoccupations qui traversent la société et l’Église n’est mise de côté par Le Jour du Seigneur

Une mission toujours d’actualité

Malgré les bouleversements médiatiques et l’évolution des pratiques religieuses, Le Jour du Seigneur reste une référence. Son engagement dans la modernisation de son message passe notamment par des débats, des entretiens et la mise en avant d’initiatives inspirantes. L’émission continue d’innover en lançant des projets culturels : le Prix littéraire de la liberté Intérieure, qui récompense des ouvrages porteurs de réflexion spirituelle, ou encore le Prix Philoxenia, le concours de courts-métrages pour les jeunes de 14 à 24 ans sur l’hospitalité. À l’heure où les médias religieux doivent sans cesse se réinventer, elle demeure un espace de dialogue et de transmission, fidèle à son ambition initiale : rendre l’Évangile accessible au plus grand nombre, dans un esprit de paix et d’ouverture.

« Le Jour du Seigneur est un objet télévisuel si particulier ! Connaissez-vous une autre émission télévisée réalisée en direct, changeant de décor chaque semaine, - ce qui constitue à chaque fois un défi de lumière, de son et de placements de caméras -, dont 90% des participants n'ont jamais fait de télé et n'en feront plus ensuite ? C'est un cas unique de proximité qui n'est pas loin de l'exploit hebdomadaire. Et c'est l'Église qui le propose. La messe TV attire les professionnels de la télévision comme un des derniers lieux où peut se déployer leurs talents. » Frère Thierry Hubert, producteur du Jour du Seigneur