Le beau prénom d'Irénée signifie en grec "paix, pacifique, pacifiant".Irénée naquit vers 130 à Izmir, à l'ouest de l'actuelle Turquie. Formé par son vieux maître Polycarpe - "J'ai appris de lui ce qu'il disait avoir appris de Jean et de ceux qui, comme lui, avaient vu le Seigneur !" - Irénée fut envoyé porter l'Évangile en Gaule. Il succède à saint Pothin comme évêque de Lyon peu après 177, après avoir porté au Pape la Lettre des Martyrs de Lyon et de Vienne, les premiers martyrs sur notre sol ; ils étaient 48, dont sainte Blandine !Si l'on sait peu de chose sur la biographie de saint Irénée, son oeuvre écrite manifeste l'un des plus anciens et des plus remarquables Docteurs de l'Église d'Occident. Il nous a laissé deux oeuvres essentielles : "La démonstration de la prédication apostolique" et surtout "Le traité contre les hérésies". Témoin de première valeur, par l'intermédiaire de saint Polycarpe et de saint Jean, de la vie, la mission et la divinité de Jésus, Irénée a su être "rassembleur de l'unité de son Église". Conciliateur, il apaise la querelle survenue à propos de la date de Pâques entre le Pape Victor de Rome et les Églises d'Asie. Dans ses oeuvres et son témoignage, il montre que l'unité de l'Église est la condition même de son existence.L'universalité ne s'oppose pas à cette unité, parce que l'Église du Christ est "la fidèle dépositaire et gardienne de la foi, issue des Écritures et transmise par les apôtres du Seigneur". Dans sa théologie de l'Église, centrée sur la personne du Christ, Irénée s'opposa vigoureusement au Gnosticisme. À "cette doctrine luxuriante où le sublime côtoie l'insolite", Irénée oppose la règle de foi chrétienne : le Christ récapitule toutes choses, l'histoire du monde, y compris l'Ancien Testament et chaque membre de l'Humanité. Il est l'Homme intégral, étant le Fils unique de Dieu. Irénée de Smyrne et de Lyon…un chaînon remarquable dans la transmission de la foi chrétienne entre l'Orient et l'Occident, l'Asie Mineure et la Gaule, la Mer Égée et le Rhône !