Combien de fois, au cours de cette année et demie écoulée, n’avons-nous pas souhaité nous débarrasser de certains mots ou expressions qui nous ont retenus prisonniers ? Pensons à des expressions telles que ‘confinement’ (la pire de toutes, je pense !), ‘distanciation sociale’, ‘désinfection’ ou ‘port du masque’… La pandémie nous a tous forcés à faire un chemin de guérison, parsemé de bonnes, de mauvaises et de tristes expériences : de l’aide fraternelle à la solidarité à la mort d’êtres chers en l’absence de la famille, en passant par les combats contre les aspects les plus sombres de notre nature, tels que les dépendances, les violences domestiques et la désinformation sur les vaccins… Dans tout cela, nous avons du garder l’espoir et, en tant que chrétiens, espérer en des jours meilleurs en gardant confiance en Dieu, même lorsque nos églises étaient fermées.

Un exemple de maintien de cet espoir ici en Irlande est l’histoire d’une dame de 107 ans appelée Nancy Stewart. Elle a écrit une lettre à la population, lors du dernier lockdown. Cette lettre est devenue virale dans les médias de notre pays. Nancy est née en 1913 et a vécu ce que le 20e siècle pouvait offrir de pire aux personnes de son âge : la première guerre mondiale, la grippe espagnole, la guerre d’indépendance irlandaise et la guerre civile, la dépression économique mondiale des années 30, la deuxième guerre mondiale, la guerre froide, etc. En dépit de ce catalogue d’horreurs, Nancy fait référence à la pandémie et nous dit de ne pas perdre courage. Elle dit que même si elle a 107 ans, elle se sent aussi jeune que 50 ans ! Son optimisme sain, nous dit-elle, est dû au contact avec la famille et les amis, à la prière du rosaire, à la messe télévisée… et au thé ….. ! Rien de tel qu’une tasse de thé, une discussion et un fou rire. Si Nancy vivait sur le continent, je ne doute pas que le thé serait plutôt du café ! Elle a écrit cette lettre pour rappeler aux gens que cette pandémie passera et que nous vivrons à nouveau des temps plus heureux.

L’espérance chrétienne garde toujours à l’esprit une vision à long terme, une vision d’éternité. Ici, à Knock, au sanctuaire eucharistique et marial international d’Irlande, la Vierge est apparue avec saint Joseph, saint Jean l’Évangéliste et l’Agneau de Dieu pour donner de l’espoir à un peuple vivant des moments désespérés. Pour leur dire que, quelles que soient les difficultés de la vie, Dieu ne nous oublie jamais. Et  cet espoir trouve un écho dans cette fête de l’Assomption. En effet, nous croyons que Marie —parce qu’elle a joué un rôle crucial en tant que Mère de Dieu dans l’histoire du Salut— a été emmenée corps et âme dans l’intimité de Dieu. Bien plus, l’importance de Marie ne se limite pas à nous donner l’espoir dans la vie éternelle. Elle nous donne aussi l’espoir face aux luttes quotidiennes et celles que nous traversons en ce temps de pandémie. Dans le Magnificat, elle est la femme qui incarne le Seigneur qui fait des merveilles pour nous. Elle se réjouit du choix du Seigneur pour qu’elle devienne la mère de son Fils et son esprit exulte car Dieu ne l’a pas oubliée. Ainsi, Dieu ne nous oublie pas. Dieu n’a pas provoqué cette pandémie, mais au contraire, par nos prières et grâce à la science que Dieu nous donne —et grâce notamment au développement des vaccins— nous pouvons espérer en des jours meilleurs. Il a fait de grandes choses pour nous.

L’espoir ne consiste pas à fermer les yeux sur les tensions, les difficultés et les échecs de la vie. Il s’agit plutôt, comme Marie, de faire confiance à Dieu au point que si nous échouons maintenant, nous n’échouerons pas pour toujours. Si j’ai mal maintenant, je serai guéri. Si je trouve la vie difficile aujourd’hui, je serai toujours accueilli par Dieu. Que nos âmes proclament sa grandeur et que nos esprits exultent en lui, notre sauveur. Je ne doute pas que Nancy Stewart serait d’accord !

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