De quelle manière Dieu exerce-t-il sa puissance, dans notre monde ? Ces questions montent en nous-même. Parfois elles deviennent lancinantes devant le mal, la souffrance. A nous qui cheminons dans la foi non dans la claire vision, Jésus apporte la lumière de sa parole à travers les deux petites paraboles du royaume écoutées ce matin.  En effet, Le Royaume de Dieu c’est Dieu lui-même dans son action pour le monde, sa manière d’être présent à nos misères et à nos grandeurs, à nos fêtes et à nos jours ordinaires.

Pour Jésus, L’action de Dieu à deux caractéristiques essentielles :

La première : elle est d’abord aux yeux du monde, petite et cachée : Un homme jette en terre la semence, une graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences. Il y a dans ces images comme une synthèse de la vie de Jésus. Manifestation de la puissance et de l’action du Père : il a vécu d’abord caché au milieu des hommes, comme la semence jetée en terre, comme la graine de moutarde. Jésus ne parlera-t-il pas de lui et de sa mort en se comparant au grain de blé tombé en terre. Jésus nous montre le père, aimant à agir de manière enfouie. Il agit non pas en s’imposant, mais en transformant les choses, les situations en partant du cœur de l’homme et les transformant de l’intérieur. Frères et sœurs contemplons la patience de Dieu. Il

prend le risque du temps.

La deuxième caractéristique de l’action de Dieu : Sa puissance provoque un influx vital, une croissance irrésistible de la vie : la semence germe et grandit jusqu’à la moisson. La graine de moutarde finit par dépasser toutes les plantes potagères, et les oiseaux viennent faire leur nid. Là encore Jésus ne s’exprime-t-il pas sur son identité, lui qui dira également « Je suis venu pour que tous les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». Il est le grain qui meurt pour porter beaucoup de fruit.  Dieu est la vie du monde, cette vie se tient cachée en Jésus. La vie surabondante de Dieu est le secret du monde.

Frères et sœurs, la puissance de Dieu est cachée mais on la perçoit à ses fruits. Accepter que telle soit la puissance de Dieu, demande la conversion d’un regard de foi qui sait discerner l’action de Dieu dans les jours le plus ordinaires. C’est un des marqueurs de nos être chrétien. Lorsque le soir, nous regardons le tissu de nos existences, demandons à L’Esprit-Saint la grâce de percevoir de quelle manière la puissance de Dieu s’est exercée en nous et autour de nous. Comment la puissance de Dieu a-t-elle été à l’œuvre dans ma vie, dans la vie de ceux que j’ai croisés.

Contempler Dieu dans sa puissance cachée, nous invite également à une conversion dans notre manière d’agir en disciple du Christ. Jésus nous interpelle : « ce que tu fais, fais-le dans le secret ne te donne pas en spectacle, c’est comme s’il nous disait : agis à la manière dont Dieu déploie sa puissance en irriguant tout de manière cachée. Agis avec le « style » de Dieu qui peut paraître à certains yeux et parfois même aux tiens, insignifiants mais qui finit toujours par faire grandir la vie même si cela demande du temps. Nous pouvons peut- être nous décourager devant le peu de fruit immédiat. La vie de Dieu en nous ne se décourage jamais. Elle finit toujours par être victorieuse. Il est vrai que cela nous demande d’affronter avec espérance  la grisaille du quotidien, les gestes et paroles  routiniers .Mais nous le croyons  c’est à force d’avoir  affronté cela avec l’endurance de la foi qui laissera la vie de dieu porter son fruit : un adolescent qui comprend toute la valeur de sa vie, une rencontre qui ouvre de nouveau horizon, une prière renouvelée en faisant une manière d’embrasser le monde par l’intercession, un épanouissement au travail avec d’autre grâce à un nouveau venu qui à force d’attention, de geste de solidarité remet du baume sur les blessures et aide à tisser des relations nouvelles. Ce peut- être aussi une réconciliation qui paraissait jusqu’ici impossible mais qui devient possible car la grâce a travaillé secrètement le cœur de ceux qui étaient en conflit. Comme l’a écrit Christian de Chergé, prieur des Moines de Tibherine, « se convertir c’est faire de l’éternel avec du quotidien ». A l’origine de ce Sanctuaire,il n’y pas de miracle, pas d’apparition, Ici, nous venons auprès de la Vierge Marie avec notre vie toute ordinaire. Elle qui s’est désignée comme l’humble servante.  Comme dit encore Christian de Chergé Mère de Dieu parce que son humble servante. Mère des hommes parce que leur humble servante. Avec elle chantons la puissance de Dieu, Le seigneur fit pour moi des merveilles Saint est son nom.

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