Mes chères sœurs, mon cher frère, frères et sœurs, et vous, grande famille du « Jour du Seigneur » qui participez à cette messe par la télévision.

 

… C’est à dessein que je commence en répétant « frères » et « sœurs », à dessein que j’ai employé le mot « famille ». Pas simplement pour faire plaisir aux pointilleux du calendrier à l’occasion de ce dimanche de la Sainte-Famille, mais parce qu’aujourd’hui nous sommes, multiplement, en famille.

 

D’abord au sens propre : comme nous sommes le 30 décembre, vous avez peut-être, je vous le souhaite, de la famille chez vous et peut-être à l’instant présent vos petits-enfants sont- ils en train de faire vrombir leurs jouets neufs entre vous et votre poste de télévision. Ensuite, nous sommes ici, chez vous, mes sœurs, en famille. En famille parce que vous êtes une communauté religieuse, c’est-à-dire une famille de femmes partageant le nom, le toit, la table, l’action et la prière. En famille parce que nous sommes des frères dominicains, religieux nous aussi. En famille parce que votre communauté, mes sœurs, accompagne et soutient « Le Jour du Seigneur » et ses spectateurs discrètement, fidèlement, efficacement, depuis déjà cinq décennies. En famille enfin avec vous, spectateurs, qui nous connaissez, nous suivez, nous encouragez, et quelquefois nous grondez ! Comme vous le feriez pour vos enfants.

 

Et en vérité, nous avons toutes les caractéristiques d’une famille. Qu’est-ce qu’une famille ? Une famille, indépendamment du lien de sang, c’est, je crois, une petite collection d’individus différents de caractères et de sentiments, que le hasard ou la Providence ont placé ensemble, et qui ne peuvent pas vivre les uns sans les autres. Des aînés et des cadets qui s’estiment et qui s’agacent, qui s’admirent et se boudent, qui savent, souvent confusément, qu’ils ont besoin les uns les uns des autres. Qui ont des réflexes communs, des plaisanteries communes; qui n’éprouvent pas le besoin de meubler un silence ; qui se portent attention les uns aux autres, se tendent la main et avancent ensemble. C’est cette petite tribu imparfaite sans doute, bancale peut-être, sans laquelle nous ne pourrions pas vivre.

 

Car l’homme n’est pas fait, dit l’Écriture dans ses premières lignes, pour vivre seul. Même Dieu n’a pas cru pouvoir vivre la vie d’un homme sans une famille. C’est pourquoi Jésus a une mère, a un père, a des cousins, a un village, a des amis, a des disciples, et dit à ces disciples que désormais, ils seront ses frères.

 

L’homme sans famille est malheureux. L’homme a besoin d’une famille. Que ce soit sa famille de sang, ou que ce soit une famille reconstituée, un groupe de vieux amis ou une communauté religieuse ou le cercle, dans une maison de retraite, des fidèles du « Jour du Seigneur ». L’homme a besoin d’être aimé et d’aimer, de tendre le bras pour aider à descendre quelques marches ou de retrouver, de retour d’une mission, ce frère qui chante l’office comme une casserole, mais qui est notre frère, notre compagnon dans l’aventure de la vie, notre compagnon dans la prière, dans la peine, dans la joie.

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