Croire, aimer, pardonner

Tout est étonnant dans l’évangile de ce jour… et pourtant personne ne semble surpris !
Serions-nous d’ailleurs de ceux qui tout en se protégeant dans un lieu clos, verrouillé, voient Jésus leur apparaître ? Quel effet aurait sur nous cet événement aujourd’hui ?

Comme nous le dit saint Jean, si la crainte dominait dans le cœur des apôtres, si la peur les conduisait à s’enfermer, Jésus a dépassé toutes les barrières, cassé tous les obstacles pour s’approcher de ceux qui l’avaient accompagné puis abandonné. Il ne les avait pas revus ensemble depuis le soir de la Cène. Les apôtres s’étaient dispersés, évaporés. Ils étaient aux abonnés absents.
Comment Jésus n’en aurait-il pas souffert dans son cœur ?

Mais le Christ Ressuscité est profondément généreux, bon, pas rancunier… Il rayonne ! Il se donne à voir et il partage ce qu’il a de plus précieux : « La paix soit avec vous ». Quelle sérénité !

En montrant ses mains et son côté marqués encore des outrages de la passion, il suscite la joie de ses disciples. Revoyant Jésus ressuscité, ils ont perdu la peur pour gagner la joie. Paix et joie brillent ainsi sur leurs visages. Elles les illuminent.

Cette clarté du jour du Pâques ne doit pas briller que dans le lieu restreint de leur rassemblement. Non !

Jésus a fait fi des portes closes pour rejoindre ses apôtres… et il les enjoint de partir en mission, « comme le Père m’a envoyé à mon tour je vous envoie ». Le Christ est généreux en offrant sa paix et en oubliant les reniements, il est généreux en partageant la mission et en donnant l’Esprit Saint. Le lieu de l’enfermement se transforme en porte ouverte sur le monde pour aller vers tous, pour pardonner les péchés…

Vous ne trouvez pas étonnant que Jésus confie le pouvoir de remettre les péchés à ceux-là même qui l’ont renié, abandonné… Jésus n’a peur de rien ! Ou plutôt il sait que ses apôtres ne sont plus les mêmes… Ils l’ont vu ressuscité et cela a transformé leur regard, leur âme et décuplé leur zèle… Plus rien ne va les arrêter. Sauf pour un.. Thomas, absent ce soir là et qui reste incrédule..

D’ailleurs avez-vous noté qui manque dans notre assemblée ici, aujourd’hui et qui pourrait partager cette si bonne nouvelle ? Tournons le regard et demandons-nous… A qui dois-je dire le CHRIST est ressuscité ? Il me comble de sa joie, de sa paix et de son Esprit Saint…

Thomas et nous parfois, nous nous montrons exigeant… Nous voulons VOIR et TOUCHER de près… parce que nous avons du mal à croire..

En commentant cet évangile, saint Augustin dit justement : « Thomas touche un homme et reconnaît un Dieu. Il touche un corps, la chair et son regard atteint jusqu’au Verbe, car le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » comme nous l’entendons dans le prologue, les premiers versets de l’évangile de Saint Jean.

Soyons donc comme Thomas non dans son incrédulité mais dans sa foi qui reconnaît enfin en Jésus : « mon Seigneur et mon Dieu ». Ce possessif MON exprime un lien très fort.

Pour le Pape François : « Dieu ne s’offense pas d’être “nôtre”, car l’amour demande de la familiarité, la miséricorde demande de la confiance ».

Alors pour nous, le défi est triple : Croire, aimer, pardonner.

Ma foi au Christ me permet-elle de proclamer qu’il est vraiment ressuscité ?
Mon amour du Christ me pousse-t-il à vouloir faire sa volonté ?
Ma fidélité au Christ m’encourage-t-elle à toujours plus pardonner ?

Le pape nous dit simplement : « Pour faire l’expérience de l’amour, il faut se laisser pardonner ».

Le pardon et la miséricorde sont bien plus douces que toutes les saveurs dont nous avons profitées durant ce temps de Pâques. Faisons en sorte de nous délecter d’amour et de pardon.

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