Au temps de Jésus, un homme riche avait confié son capital à un gérant (de patrimoine). Alerté de sa mauvaise gestion, il a voulu s’en défaire. Mais ce gestionnaire, habile pour détourner dans son seul intérêt, a continué à préparer ses arrières. Il a usé de son agilité pour établir de nouvelles relations intéressées. On croirait voir décrites des malversations financières dont nous parlent si souvent les média….
Il est étonnant d’entendre Jésus justifier cela et nous dire benoîtement : « Faites-vous des amis […] avec l’argent malhonnête. » Quels drôles d’amis ! Faut-il approuver un tel comportement ? Pour vraiment comprendre Jésus , soyons attentifs au processus évolutif qu’il nous propose.

Afin de résumer cela, permettez-moi d’insister sur 3 « V » : VIRTUALITE – VERTU – VERITE

 

La VIRTUALITE

A l’époque de Jésus, la monnaie qui servait à payer avait son pesant d’or, de métal. Aujourd’hui, nous avons perdu l’habitude que l’argent pèse. Point n’est besoin d’avoir un porte-monnaie, si ce n’est pour la quête… peut-être monsieur le curé vous a-t-il proposé d’autres solutions. Le portefeuille tend à disparaître. Il est substitué par la carte de crédit voire une application sur votre téléphone. Si la monnaie s’est dématérialisée, elle garde sa valeur. Mais dans la parabole évangélique, cela est bien pire : La confiance, comparable à un capital unique, que le propriétaire accordait à son gérant, est devenue totalement virtuelle. Elle a perdu toute valeur, toute expression concrète. Elle n’existe plus puisque le gérant veut tromper celui qu’il est sensé servir. Cela nous arrive quand le Seigneur n’est plus au centre de nos préoccupations, et que nous suivons d’autres maîtres. La confiance s’évapore en s’éloignant de Dieu. C’est pourquoi Jésus insiste sur l’impérieuse confiance à avoir et entretenir l’un envers l’autre.

La VERTU

La vertu de confiance se concrétise dans des actes, des comportements. Qu’est-ce qui nous permet de faire confiance à quelqu’un ou de mériter la confiance ? L’amitié ? l’affection ? l’estime ? l’expérience commune ? Jésus prend comme exemple précis notre rapport à l’argent qui est significatif de notre comportement dans les moindres choses ou les plus grandes. La confiance, comme l’argent se donne, se reçoit et doit fructifier. Alors elle devient une grande source d’enrichissement mutuel. C’est pourquoi, mériter la confiance est une vertu que l’on pleut exercer pour nourrir nos relations tout au long de la vie. Saint Paul disait d’ailleurs aux Philippiens :  « Mes frères, tout ce qui est vrai et noble, … tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en compte » (Ph 4, 8). Le vrai, bon et honnête gestionnaire ne cache rien, mais au contraire déploie au grand jour les dons de Dieu.

La VERITE

Avouons-le humblement, le plus difficile est de toujours agir dans la vérité, la clarté, la limpidité. Alors Jésus donne une clé qui ouvre toutes les portes menant au meilleur comportement : Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’argent. C’est la phrase choc de cet évangile que l’on trouve chez Luc comme chez Matthieu. Le propos est tranchant. Jésus nous propose de choisir le seul vrai Dieu et non pas un faux semblant. Aussi pouvons-nous redire avec saint Paul : « Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans le piège de la tentation, dans une foule de convoitises absurdes et dangereuses… Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent ». (Lettre de St Paul à Timothée, 6, 9-10) Voilà en trois étapes un chemin de conversion : Eviter la virtualité de nos comportements, au point de tromper ceux qui nous font confiance cultiver les vertus dans toutes nos attitudes et toujours aimer Dieu en vérité et par-dessus tout.

Pour ne pas devenir les esclaves des biens que nous voudrions accumuler, il est souhaitable de rechercher d’abord le bien que le Seigneur nous propose. Notre profit ne se calculera pas en une somme faramineuse, mais se révèlera dans la joie incommensurable de l’être qui se sait aimé non pour ce qu’il possède mais pour ce qu’il est. Que notre vie de foi soit confiante et désintéressée.

Dieu nous aime en premier et nous pouvons l’aimer et le servir en retour.

 

Références bibliques : Am 8, 4-7 ; Ps 112 ; 1Ti 2, 1-8 ; Lc 16, 1-13

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