Nouvelle année liturgique, nouveau chemin spirituel, nouvelle espérance ! En ce premier dimanche de l’Avent, nous nous préparons à monter à la montagne du Seigneur. Mais ne faut-il pas commencer par raviver notre désir ! Le temps de l’Avent est celui du désir spirituel « qui va de commencement en commencement en des commencements qui n’ont jamais de fin ; » ce désir ne peut que croître et sera comblé dans la Maison du Seigneur, lorsque nous serons face à face et qu’alors, nous lui serons semblables.

Désir de la sainteté, désir de la vision de Dieu, désir de demeurer en lui. « Quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur. » Le désir est lié à la joie ; c’est la deuxième attitude pour ce temps proposé par l’Église. Joie de la rencontre, joie de la naissance de ce petit Enfant, le Fils du Père Éternel. Cette joie est toute intérieure ; elle est un don de l’Esprit Saint. Nul ne peut nous l’enlever ; elle est entretenue par les vertus théologales : la joie de la foi, le plus beau cadeau de notre vie, qui donne sens à ce que nous vivons et qui nous permet aussi de prendre du recul.

La joie de l’espérance qui nous fait monter vers la montagne. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout, pour reprendre Péguy, et la foi sont les vertus de l’exode. Enfin la joie de l’Amour, car il y a toujours plus de joie à donner qu’à recevoir. Le disciple du Christ est habité par cette joie qui le transfigure. Comme il est triste de voir des chrétiens qui ont des têtes de poivrons vinaigrés, comme le disait le Pape François !

Le temps de l’Avent est bien celui de la joie. C’est saint Paul qui nous suggère la troisième attitude : devenir des êtres de lumière. Mais n’est-ce pas lié à la joie ? N’est-ce pas l’oeuvre du Salut ? Nous sommes sauvés, oui, mais de quoi ? Par qui ? Et comment ?

Noël n’a de sens que s’il y a la Croix ; les deux abaissements, l’Incarnation et la Rédemption nous illuminent ; mais le salut n’est pas automatique et j’allais dire : Dieu merci ! Le Seigneur nous laisse libre d’emprunter ce chemin de sainteté. « Revêtons-nous des oeuvres de lumière… revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ. » Le temps de l’Avent est celui de l’unification de notre être. « Unifie mon coeur », un coeur unifié est pacifié ; que de tensions en nous ; que d’oppositions intérieures avec nos limites et nos fragilités ; c’est pourquoi il est bon de contempler le Christ dans l’Évangile et d’essayer de revêtir ses sentiments, lui qui est doux et humble de coeur.

Alors nous retrouvons l’Évangile pour la dernière attitude spirituelle à travailler : « Veillez » l’Évangile y associe la prière : veillez et priez. S’il nous faut veiller et même être en tenue de service, c’est parce que nous ne connaissons ni le jour, ni l’heure de la visite du Seigneur.

Certes, nous attendons le retour en gloire du Seigneur ; mais il y aura aussi notre rencontre personnelle au moment de notre pâque ; mais n’attendons pas notre mort pour une telle rencontre ; et si, pendant l’Avent, le Seigneur venait vous visiter au coeur de votre prière par exemple, à travers un échange de regards… il y a tant de regards de Jésus dans l’Évangile ! À travers un évènement, que sais-je ? Soyons au rendez-vous et pour cela veillons. Attention, il ne s’agit pas de passer sa journée à genoux ! Saint Augustin dit : « ta prière, c’est ton désir ; si tu désires sans cesse, tu pries sans cesse. »

Nous retrouvons l’attitude fondamentale : le désir. Alors si vous entendez frapper à la porte de votre coeur, ouvrez vite pour accueillir l’enfant Dieu qui va vous rejoindre dans vos fragilités et faiblesses pour qu’elles deviennent un moment de la tendresse du Père.

Surtout n’aie pas peur d’habiter la terre, car c’est là où tu rencontreras celui qui veut te redire : « Tu sais bien que je t’aime.»

Références bibliques :  Is 2, 1-5 ; Ps 121 ; Rm 13, 11-14a ; Mt 24, 37- 44

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